Veuillez noter que les liens vers tous les Essais Freedom sont inclus à la fin de cet essai. Ouvrez n’importe quel essai pour le lire, l’imprimer, le télécharger, le partager ou l’écouter (sous forme de podcast).
Le précédent Essai Freedom 20a expliqué comment la culpabilité de notre espèce à l’égard de notre comportement actuel de colère et d’égocentrisme, affligé par la condition humaine, nous a amenés à trouver l’excuse que nous avons des instincts “sauvages” compétitifs, égoïstes et agressifs ; malgré des preuves claires que nous, les humains, ayons réellement des instincts moraux coopératifs, désintéressés et aimants, dont la « voix » ou l’expression est notre conscience. Comme Charles Darwin l’a reconnu, « C’est le sens moral qui fournit peut-être la meilleure et la plus haute distinction entre l’homme et les autres animaux »(La descendance de l’homme et la sélection sexuelle, 1871, ch.3, tr J.-J. Moulinié).
Détail du portrait de Charles Darwin par John Collier, 1883
Et pour avoir acquis notre nature instinctive morale altruiste, il s’ensuit que nos lointains ancêtres doivent avoir été coopératifs, altruistes et aimants, et pas compétitifs, égoïstes et agressifs comme les autres animaux—ce que les extraits suivants de l’Essai Freedom 53illustrent (et vous pouvez trouver beaucoup d’autres descriptions merveilleuses similaires du passé innocent de notre espèce dans cet essai).
En 360 av. J.-C., Platon, le plus grand de tous les philosophes, a écrit d’une époque où « nous célébrions véritablement quand, jouissant encore de toutes nos perfections et ignorant les maux de l’avenir, …[nous étions] simples, pleins de béatitude et de calme, …non moins purs nous-même, et libre encore de ce tombeau qu’on appelle le corps » (Phèdre ; traduit par V. Cousin, 1822), une époque où nous vivions en communautés de paisibles « ouailles, si bien qu’il n’y en avait point de sauvages, qu’elles ne se mangeaient pas entre elles [pas de sexe comme les humains le pratiquent maintenant] et qu’il n’y avait parmi elles ni guerre ni querelle… Ils vivaient la plupart du temps en plein air sans habit et sans lit ; car les saisons étaient si bien tempérées qu’ils n’en souffraient aucune incommodité et ils trouvaient des lits moelleux dans l’épais gazon qui sortait de la terre. »(Le Politique, c.350 BC.; tr. Émile Chambry, 131-132).
Illustration de l’œuvre Les Travaux et les Jours d’Hésiode par William Blake (1817)
Dans son poème Les Travaux et les Jours, le compatriote grec de Plato Hésiode, quelque 400 ans avant Platon, écrivait à propos de nos lointains ancêtres : « Quand les hommes et les dieux furent nés… les mortels vivaient comme les dieux, ils étaient libres d’inquiétudes, de travaux et de souffrances… et loin de tous les maux, ils se réjouissaient au milieu des festins… La terre fertile produisait d’elle-même d’abondants trésors ; libres et paisibles, ils partageaient leurs richesses avec une foule de vertueux amis. »(Les Travaux et les Jours, tr Thomas Gaisford, p. 7).
L’auteur Richard Heinberg déclare dans son livre, Memories & Visions of Paradise que toutes les mythologies reconnaissent un temps de solidarité avant l’émergence de la condition humaine : « Toute religion commence par la reconnaissance du fait que la conscience humaine a été séparée de la Source divine, qu’une ancien sentiment d’unité…a été perdu…partout dans la religion et les mythe, il y a une reconnaissance que nous nous sommes éloignés d’une… innocence originelle et que nous ne pouvons y revenir que par la résolution d’une profonde discorde intérieure » [Notre traduction](pp. 81-82 sur 282).
Bushmen du Kalahari
Et enfin, le philosophe Jean-Jacques Rousseau a écrit que même à l’égard de certains humains vivant aujourd’hui, « rien n’est plus doux que lui [l’homme] dans son état primitif » (voirparagraphe 181 de FREEDOM pour la source).
La grande question biologique que cela pose et qui reste sans réponse est la suivante : si toutes ces preuves sont vraies—que, comme Darwin l’a reconnu, nous avons hérité d’instincts moraux altruistes, inconditionnellement désintéressés, coopératifs et aimants de nos lointains ancêtres, alors comment nos ancêtres auraient-ils pu les avoir développés ? En effet, cette question de savoir comment nous, humains, avons acquis notre moi ou notre âme instinctive morale a été l’une des grandes questions biologiques en suspens : Darwin l’a décrite comme « la plus grande difficulté » de la sélection naturelle (L’Origine des espèces, tr Ed. Barbier, 1876, p.307 sur 604), et plus récemment, le primatologue Richard Wrangham l’a décrit comme « une question qui n’a pas été résolue au cœur de la biologie depuis Darwin » (dans une critique du livre d’EO Wilson 2019 Genesis: The Deep Origin of Societies). Et la raison pour laquelle cela a été une question si importante pour nous, les biologistes, c’est parce que nous savons que les gènes ne peuvent normalement pas sélectionner des traits inconditionnellement désintéressés et pleinement coopératifs simplement parce que ces traits ont tendance à s’auto-éliminer et ne peuvent donc normalement pas s’établir dans une espèce. “Je vous en pris, vous pouvez être altruiste envers moi et sacrifier vos gènes pour moi, mais je ne suis pas sur le point d’être altruiste envers vous et de sacrifier mes gènes pour vous.” Le processus de sélection naturelle dicte que l’opportunisme égoïste est supposé toujours exploiter l’altruisme. Alors, comment un processus aussi égoïste aurait-il pu créer un tel altruisme aimant en nous ?
Comme expliqué dans le chapitre 5 de FREEDOM, la réponse est que nos instincts coopératifs ont été développés par le biais des soins maternels (ce que, fait intéressant, l’illustration de Blake pour Les Travaux et les Jours d’Hesiod, incluse ci-dessus, intime).
Pour expliquer ce qui est si important dans l’éducation de sa progéniture par une mère, je dois d’abord souligner que l’instinct maternel d’une mère à prendre soin de sa progéniture est égoïste car elle assure la reproduction de ses gènes en s’occupant de sa progéniture qui porte ses gènes. Le maternalisme est donc un trait égoïste qui, comme je viens de le dire, doit normalement l’être pour se reproduire et se perpétuer dans la génération suivante, CEPENDANT, et c’est de la plus haute importance, du point de vue du nourrisson, le maternalisme a l’apparence d’être désintéressé. Du point de vue du nourrisson, il est traité inconditionnellement de manière altruiste—la mère donne à sa progéniture nourriture, chaleur, abri, soutien et protection pour apparemment rien en retour. Il s’ensuit donc que si l’enfant peut rester en bas-âge pendant une période prolongée et être traité avec beaucoup d’amour apparemment altruistes, il sera endoctriné avec cet amour apparemment altruiste et grandira pour adopter ce comportement en conséquence—et sur de nombreuses générations, ce comportement deviendra instinctif, parce que la sélection génétique suivra et renforcera inévitablement tout processus de développement se produisant dans une espèce ; la difficulté était de faire en sorte que le développement de l’altruisme inconditionnel se produise en premier lieu, car une fois qu’il serait produit régulièrement, il deviendrait naturellement instinctif avec le temps.
Et si nous pensons aux primates, étant semi-debout de vivre dans les arbres, et ayant ainsi les bras libres pour tenir un bébé dépendant, c’est clair qu’ils ont été particulièrement facilités pour soutenir et prolonger une relation mère-enfant et ainsi développer ce comportement affectueux, aimant et coopératif. C’est donc grâce à ce processusd’ “endoctrinement-à-l’amour” que nos ancêtres primates ont développé notre conscience morale.
Mères bonobos tenant leurs bébés
Le bonobo, l’espèce de grands singes qui vit au sud du fleuve Congo en Afrique, est le plus coopératif, désintéressé et aimant de tous les primates non humains, et ils sont extrêmement centrés sur l’éducation de leurs nourrissons, comme le montre cette citation : « La vie des bonobos est centrée autour de la progéniture. Contrairement à ce qui se passe chez les chimpanzés, tous les membres du groupe social des bonobos aident aux soins des nourrissons et partagent la nourriture avec les nourrissons. Si vous êtes un bébé bonobo, vous ne pouvez pas faire de mal…Les femelles bonobo et leurs nourrissons forment le noyau du groupe » [Notre Traduction] (Sue Savage-Rumbaugh & Roger Lewin, Kanzi: The Ape at the Brink of the Human Mind, 1994, p.108 sur 299).
Ces photographies illustrent à quel point les bonobos apportent des soins attentionnés à leurs petits.
Bonobos prenant soin de leurs enfants
Les citations suivantes illustrent à quel point les bonobos sont coopératifs, altruistes et aimants (elles sont toutes mentionnées dans le chapitre 5 de FREEDOM). Premièrement, d’après le témoignage des cinéastes d’un documentaire à leur sujet : « Ce sont sûrement les animaux les plus fascinants de la planète. Ce sont les animaux les plus proches de l’homme [dans le sens qu’ils partagent 99% de notre patrimoine génétique]…Une fois, j’ai été frappé sur la tête par une branche sur laquelle était suspendu un bonobo. Je me suis assis et le bonobo a remarqué que j’étais dans une situation difficile et est venu me prendre par la main et a déplacé mes cheveux en arrière, comme ils le font. Alors ils vivent de compassion, et c’est vraiment intéressant à vivre » [Notre Traduction] (film d’accompagnement sur la production du documentaire français Bonobos, 2011).
Oui, comme l’a dit Barbara Bell, gardienne du zoo de bonobos « Les bonobos adultes démontre une grande compassion les uns envers les autres…Par exemple, Kitty, l’aînée des femelles, est complètement aveugle et malentendante. Parfois, elle est perdue et confuse. Ils vont juste la chercher et l’emmener là où elle doit aller » (Chicago Tribune, 11 juin. 1998). La capacité illimitée d’amour des bonobos est également évidente dans ce merveilleux récit de première main de la chercheuse sur l’espèce bonobo Vanessa Woods: « L’amour des bonobos est comme un rayon laser. Ils s’arrêtent. Ils vous regardent comme s’ils avaient attendu toute leur vie que vous marchiez dans leur jungle. Et puis ils vous aiment avec une tel dévouement et abondance que vous les aimez en retour. Vous devez les aimer en retour » |Notre Traduction] (The Guardian, 1er octobre. 2015). (Vous pouvez regarder des images exquises de la paix entretenue dans la société des bonobos filmées lors de la visite de Jeremy en 2014 avec le professeur Harry Prosen aux bonobos au Milwaukee County Zoo.)
Les conséquences de cet amour inconditionnel chez les bonobos sont apparentes dans ce rapport de chercheurs : « les bonobos ont historiquement existé dans un environnement stable et riche en sources de nourriture… et contrairement aux chimpanzés, ils ont développé une structure sociale plus cohérente » |Notre Traduction] (Takayoshi Kano & Mbangi Mulavwa, « Feeding ecology of the pygmy chimpanzees (Pan paniscus) »; The Pygmy Chimpanzee, ed. Randall Susman, 1984, p.271 of 435). Par exemple : « jusqu’à 100 bonobos à la fois de plusieurs groupes passent la nuit ensemble. Cela ne serait pas possible avec les chimpanzés car il y aurait des combats brutaux entre des groupes rivaux » |Notre Traduction] (Paul Raffaele, « Bonobos: The apes who make love, not war », Last Tribes on Earth.com, 2003; voir www.wtmsources.com/143).
Groupe de bonobos
L’image ci-dessus d’un groupe de bonobos se reposant dans une clairière herbeuse équivaut parfaitement à la description que Platon a donnée plus tôt de ce à quoi ressemblait la vie des humains à l’âge d’or de la solidarité nourricière : « Et ils habitaient nus, et principalement en plein air… et ils n’avaient pas de lits, mais se couchaient sur des canapés moelleux d’herbe ». Il est clair que nous avons une mémoire instinctive parfaite (si nous ne choisissons pas de la nier) de ce qu’était la vie avant “la chute” parce que Platon ne connaissait pas l’existence des bonobos et savait pourtant instinctivement comment était notre vie de bonobo avant “la chute”.
On peut mentionner que (comme expliqué dans l’Essai Freedom 24et le chapitre 7 de FREEDOMet brièvement résumé dans les deux paragraphes ci-dessous) une autre conséquence du fait que nos ancêtres singes aient développé un altruisme affectueux ou un amour inconditionnel est que cette orientation vers l’amour a libéré le développement d’un esprit pleinement conscient, ce qu’une autre citation de Barbara Bell évidence : « Ils sont extrêmement intelligents… Ils comprennent quelques centaines de mots… C’est comme être avec 9 enfants de deux ans et demi toute la journée » et « Ils aiment aussi beaucoup me taquiner… Comme pendant l’entraînement, si je demanderais leur pied gauche, ils me donneraient leur droit, et riraient et riraient et riraient. »
La vidéo extraordinaire suivante du célèbre photographe animalier Joel Sartore photographiant le bonobo Kanzi, révèle à quel point les bonobos sont conscients. Notez comment, tout comme un humain de 2 ans, Kanzi aime jouer, à quel point il est heureux et excité, et aussi à quel point il se comporte bien, un comportement qui n’est plus courant chez les enfants humains d’aujourd’hui traumatisés par la condition humaine :
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(En ce qui concerne la question de savoir comment nous, les humains, sommes devenus conscients, et pourquoi les bonobos sont en bonne voie de devenir pleinement conscients, ce qui suit est un bref résumé de l’explication complète, que, comme mentionné, vous pouvez lire dans l’Essai Freedom 24 et le chapitre 7 de FREEDOM. [Et je dois mentionner que, comme la question de l’origine de la condition humaine, et de comment nous avons acquis notre nature morale, et le sens de l’existence, la question de l’origine de l’esprit pleinement conscient des humains est l’un des grands mystères scientifiques en suspens qu’une analyse véridique de la condition humaine permet enfin d’expliquer.] C’est le processus nourricier, d’endoctrinement-à-l’amour qui a permis à la conscience d’émerger, car alors que les soins prodigués par une mère à ses enfants ont permis à un comportement inconditionnellement altruiste de se développer et, au fil du temps, de devenir instinctif, cette formation à l’altruisme inconditionnel a produit un sous-produit accidentel supplémentaire, elle a produit des cerveaux entraînés à penser de manière désintéressée et donc sincèrement et donc efficacement et devenus ainsi “conscient” de la relation des événements qui se produisent à travers le temps. D’autres espèces qui ne peuvent pas développer un endoctrinement à l’amour et donc un altruisme inconditionnel ne peuvent pas penser avec vérité et donc efficacement parce que l’altruisme inconditionnel, vers lequel elles sont incapables de développer leur orientation, est le thème ou la signification véridique et intégrative de l’existence—la loi physique sur le thème du désintéressement inconditionnel de l’Entropie Négative, développant l’ordre de la matière de manière holistique, téléologique, intégrative, sous laquelle nous vivons, que nous avons personnifiée comme “Dieu”, sera brièvement expliquée dans l’Essai Freedom 23. Le fait est que vous ne pouvez pas espérer penser honnêtement et donc efficacement si vous mentez. Les espèces dont le comportement est régi par l’égoïsme génétique ont des esprits émergents qui sont, en fait, malhonnêtement orientés ; leur esprit est aliéné à la vérité. De telles espèces ne permettront pas, en fait, une pensée reconnaissant le désintéressement, véridique et donc efficace, ce qui signifie qu’elles ne pourront jamais donner un sens à l’expérience et ne deviendront donc jamais conscientes. Tout cela signifie que l’esprit humain a été aliéné de la vérité deux fois dans son histoire : premièrement, dans notre passé pré-endoctrinement-à-l’amour, comme tous les autres animaux—à l’exception maintenant des bonobos, qui ont presque achevé le processus d’endoctrinement-à-l’amour—nos cerveaux ont été empêchés de penser honnêtement ; et, deuxièmement, dans notre état actuel, où nos esprits ont été aliénés de la vérité en raison de notre terrible déni de la condition humaine.)
Toutes les descriptions de bonobos incluses précédemment (et vous pouvez en lire beaucoup plus dans le chapitre 5 de FREEDOM) fournissent des informations puissantes sur l’extraordinaire coopération, altruisme et amour des bonobos, notre plus proche parent vivant. En fait, l’image suivante montre à quel point notre espèce est similaire, en comparant le squelette de notre ancêtre australopithèque précoce (qui a vécu entre 3,9 et 3 millions d’années) avec le squelette d’un bonobo. La vérité est que nos ancêtres ressemblent beaucoup plus aux bonobos en ce qui concerne leur taille, leur bipédie, leur environnement, le manque de grandes canines et le manque de différenciation de taille entre les mâles et les femelles, que tout autre primate existant—ce qui indique que nos ancêtres ont suivi un chemin de développement similaire à celui des bonobos. La preuve est donc que c’est grâce au processus nourricier d’endoctrinement-à-l’amour que nous avons acquis notre nature morale altruiste.
Côté gauche : squelette de Bonobo. Côté droit : Australopithèque précoce. (Dessin d’Adrienne L. Zihlman du New Scientist, 1984)
En effet, les étonnantes découvertes fossiles récentes, en particulier celles de l’Ardipithèque vieux de 4,5 millions d’années qui ont révélé ces similitudes entre nos ancêtres et les bonobos, ont conduit l’anthropologue éminent C. Owen Lovejoy à reconnaître que« nous pouvons observer que le mutualisme coopératif définissant notre espèce s’étendre bien au-delà du Pliocène le plus profond [bien au-delà de 5,3 millions d’années] » (« Reexamining Human Origins in Light of Ardipithecus ramidus », Science, 2009, Vol.326, No.5949). (On peut en lire beaucoup plus dans l’Essai Freedom 22suivant sur les informations glanées dans les dossiers fossiles.)
Reconstruction artistique d’Ardipithecus ramidus dans son habitat naturel il y a 4.4 millions d’années (Peinture du paléoartiste Jay H. Matternes)
Bien que les bonobos et les dossiers fossiles ne révèlent que maintenant leurs preuves corroborantes, l’explication que notre moi ou âme instinctive inconditionnellement altruiste, aimante, sociale et morale s’est développée grâce au comportement nourricier, d’“endoctrinement à l’amour” est en fait si évidente que seulement trois ans après que Darwin ne suggère lui-même que « l’impression de plaisir de la société est probablement une extension des affections parentales » (La descendance de l’homme et la sélection sexuelle, ch.3, tr J.-J. Moulinié, 1872), cette théorie fût développée par le philosophe John Fiske dans son livre de 1874, Outlines of Cosmic Philosophie: based on the Doctrine of Evolution.
Outlines of Cosmic Philosophy
John Fiske (1842-1901), à propos duquel Charles Darwin a écrit, « Je n’ai jamais lu de ma vie un exposant (et donc un penseur) aussi lucide que vous. » (1874)
La question en suspens est donc de savoir pourquoi l’explication nourricière de Fiske pour les origines de nos instincts moraux—qui a été décrite à l’époque comme étant « beaucoup plus importante » que « le principe de sélection naturelle de Darwin »[Notre Traduction] (Dorothy Ross, G. Stanley Hall: The Psychologist as Prophet, 1972, p.262 sur 482) et « l’une des plus belles contributions jamais apportées à l’évolution de l’homme » |Notre Traduction](John Drummond, The Ascent of Man, 1894, ch. ‘The Evolution of a Mother’)—a pratiquement disparut du discours scientifique ? (Vous pouvez en savoir plus sur la théorie de Fiske dans le chapitre 6:3 de FREEDOM.)
La réponse est que cette explication nourricière a été une vérité insupportablement confrontante pour les parents qui essayent d’élever leurs enfants de manière adéquate sous la contrainte extrême de la condition humaine—un état compétitif, égoïste et agressif qui s’est développé lorsque les humains sont devenus pleinement conscients après cette période où nous avons vécu en coopération et avec amour dans l’état métaphorique du “Jardin d’Eden” d’innocence originelle. Notre insécurité actuelle quant à notre incapacité à affectionner adéquatement de nos enfants est douloureusement apparente dans cette citation de l’auteur pour enfants à succès, John Marsden: « Le plus grand crime que vous puissiez commettre dans notre société est d’être un échec en tant que parent et les parents préfèrent admettre qu’ils sont un meurtrier à la hache plutôt qu’un mauvais père ou une mauvaise mère » (Sunday Life, The Sun-Herald, 7 juil. 2002).
C’est SEULEMENT MAINTENANT que nous pouvons expliquer notre état contrarié compétitif, égoïste et agressif de la condition humaine et ainsi comprendre pourquoi la race humaine actuelle, affligée par la condition humaine, n’a pas été en mesure de prendre adéquatement soin de ses enfants ; et qu’il devient enfin sûr d’admettre que l’affection portée aux enfants est ce qui nous a rendus humains—que c’est l’affection maternelle qui nous a donné notre âme morale et qui a créé l’humanité.
Encore une fois, cette explication des instincts moraux affectueux des humains est présentée dans son intégralité dans le chapitre 5 de FREEDOM, tandis que l’explication biologique de la raison pour laquelle nous sommes devenus des victimes compétitives, égoïstes et agressives de la condition humaine lorsque notre esprit conscient s’est développé est le sujet de Vidéo/Essai Freedom3, et est expliqué en détail au chapitre 3 de FREEDOM.
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Veuillez Noter que si vous êtes en ligne, vous pouvez lire, imprimer, télécharger ou écouter (sous forme de podcast) L’Interview ou l'un des Freedom Essays suivants en cliquant dessus, ou vous pouvez les trouver tous sur www.humancondition.com.
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Ces essais ont été créés en 2017-2024 par Jeremy Griffith, Damon Isherwood, Fiona Cullen-Ward, Brony FitzGerald et Lee Jones du Centre WTM de Sydney. L'ensemble du tournage et du montage des vidéos a été réalisé par les membres du WTM de Sydney James Press & Tess Watson en 2017-2024. D'autres membres du Centre WTM de Sydney sont responsables de la distribution et du marketing des vidéos/essais, et de l'assistance aux abonnés. Traduit en français par Lucas Machlein et Sophie Staffaneller.
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Ceci est l’Essai Freedom 21
Comment les humains avons-nous acquis notre conscience morale aimante inconditionnellement désintéressée ?
Écrit par Jeremy Griffith, 2017
Le précédent Essai Freedom 20 a expliqué comment la culpabilité de notre espèce à l’égard de notre comportement actuel de colère et d’égocentrisme, affligé par la condition humaine, nous a amenés à trouver l’excuse que nous avons des instincts “sauvages” compétitifs, égoïstes et agressifs ; malgré des preuves claires que nous, les humains, ayons réellement des instincts moraux coopératifs, désintéressés et aimants, dont la « voix » ou l’expression est notre conscience. Comme Charles Darwin l’a reconnu, « C’est le sens moral qui fournit peut-être la meilleure et la plus haute distinction entre l’homme et les autres animaux » (La descendance de l’homme et la sélection sexuelle, 1871, ch.3, tr J.-J. Moulinié).
Détail du portrait de Charles Darwin par John Collier, 1883
Et pour avoir acquis notre nature instinctive morale altruiste, il s’ensuit que nos lointains ancêtres doivent avoir été coopératifs, altruistes et aimants, et pas compétitifs, égoïstes et agressifs comme les autres animaux—ce que les extraits suivants de l’Essai Freedom 53 illustrent (et vous pouvez trouver beaucoup d’autres descriptions merveilleuses similaires du passé innocent de notre espèce dans cet essai).
Illustration de l’œuvre Les Travaux et les Jours d’Hésiode par William Blake (1817)
Bushmen du Kalahari
La grande question biologique que cela pose et qui reste sans réponse est la suivante : si toutes ces preuves sont vraies—que, comme Darwin l’a reconnu, nous avons hérité d’instincts moraux altruistes, inconditionnellement désintéressés, coopératifs et aimants de nos lointains ancêtres, alors comment nos ancêtres auraient-ils pu les avoir développés ? En effet, cette question de savoir comment nous, humains, avons acquis notre moi ou notre âme instinctive morale a été l’une des grandes questions biologiques en suspens : Darwin l’a décrite comme « la plus grande difficulté » de la sélection naturelle (L’Origine des espèces, tr Ed. Barbier, 1876, p.307 sur 604), et plus récemment, le primatologue Richard Wrangham l’a décrit comme « une question qui n’a pas été résolue au cœur de la biologie depuis Darwin » (dans une critique du livre d’EO Wilson 2019 Genesis: The Deep Origin of Societies). Et la raison pour laquelle cela a été une question si importante pour nous, les biologistes, c’est parce que nous savons que les gènes ne peuvent normalement pas sélectionner des traits inconditionnellement désintéressés et pleinement coopératifs simplement parce que ces traits ont tendance à s’auto-éliminer et ne peuvent donc normalement pas s’établir dans une espèce. “Je vous en pris, vous pouvez être altruiste envers moi et sacrifier vos gènes pour moi, mais je ne suis pas sur le point d’être altruiste envers vous et de sacrifier mes gènes pour vous.” Le processus de sélection naturelle dicte que l’opportunisme égoïste est supposé toujours exploiter l’altruisme. Alors, comment un processus aussi égoïste aurait-il pu créer un tel altruisme aimant en nous ?
Comme expliqué dans le chapitre 5 de FREEDOM, la réponse est que nos instincts coopératifs ont été développés par le biais des soins maternels (ce que, fait intéressant, l’illustration de Blake pour Les Travaux et les Jours d’Hesiod, incluse ci-dessus, intime).
Pour expliquer ce qui est si important dans l’éducation de sa progéniture par une mère, je dois d’abord souligner que l’instinct maternel d’une mère à prendre soin de sa progéniture est égoïste car elle assure la reproduction de ses gènes en s’occupant de sa progéniture qui porte ses gènes. Le maternalisme est donc un trait égoïste qui, comme je viens de le dire, doit normalement l’être pour se reproduire et se perpétuer dans la génération suivante, CEPENDANT, et c’est de la plus haute importance, du point de vue du nourrisson, le maternalisme a l’apparence d’être désintéressé. Du point de vue du nourrisson, il est traité inconditionnellement de manière altruiste—la mère donne à sa progéniture nourriture, chaleur, abri, soutien et protection pour apparemment rien en retour. Il s’ensuit donc que si l’enfant peut rester en bas-âge pendant une période prolongée et être traité avec beaucoup d’amour apparemment altruistes, il sera endoctriné avec cet amour apparemment altruiste et grandira pour adopter ce comportement en conséquence—et sur de nombreuses générations, ce comportement deviendra instinctif, parce que la sélection génétique suivra et renforcera inévitablement tout processus de développement se produisant dans une espèce ; la difficulté était de faire en sorte que le développement de l’altruisme inconditionnel se produise en premier lieu, car une fois qu’il serait produit régulièrement, il deviendrait naturellement instinctif avec le temps.
Et si nous pensons aux primates, étant semi-debout de vivre dans les arbres, et ayant ainsi les bras libres pour tenir un bébé dépendant, c’est clair qu’ils ont été particulièrement facilités pour soutenir et prolonger une relation mère-enfant et ainsi développer ce comportement affectueux, aimant et coopératif. C’est donc grâce à ce processus d’ “endoctrinement-à-l’amour” que nos ancêtres primates ont développé notre conscience morale.
Mères bonobos tenant leurs bébés
Le bonobo, l’espèce de grands singes qui vit au sud du fleuve Congo en Afrique, est le plus coopératif, désintéressé et aimant de tous les primates non humains, et ils sont extrêmement centrés sur l’éducation de leurs nourrissons, comme le montre cette citation : « La vie des bonobos est centrée autour de la progéniture. Contrairement à ce qui se passe chez les chimpanzés, tous les membres du groupe social des bonobos aident aux soins des nourrissons et partagent la nourriture avec les nourrissons. Si vous êtes un bébé bonobo, vous ne pouvez pas faire de mal…Les femelles bonobo et leurs nourrissons forment le noyau du groupe » [Notre Traduction] (Sue Savage-Rumbaugh & Roger Lewin, Kanzi: The Ape at the Brink of the Human Mind, 1994, p.108 sur 299).
Ces photographies illustrent à quel point les bonobos apportent des soins attentionnés à leurs petits.
Bonobos prenant soin de leurs enfants
Les citations suivantes illustrent à quel point les bonobos sont coopératifs, altruistes et aimants (elles sont toutes mentionnées dans le chapitre 5 de FREEDOM). Premièrement, d’après le témoignage des cinéastes d’un documentaire à leur sujet : « Ce sont sûrement les animaux les plus fascinants de la planète. Ce sont les animaux les plus proches de l’homme [dans le sens qu’ils partagent 99% de notre patrimoine génétique]…Une fois, j’ai été frappé sur la tête par une branche sur laquelle était suspendu un bonobo. Je me suis assis et le bonobo a remarqué que j’étais dans une situation difficile et est venu me prendre par la main et a déplacé mes cheveux en arrière, comme ils le font. Alors ils vivent de compassion, et c’est vraiment intéressant à vivre » [Notre Traduction] (film d’accompagnement sur la production du documentaire français Bonobos, 2011).
Oui, comme l’a dit Barbara Bell, gardienne du zoo de bonobos « Les bonobos adultes démontre une grande compassion les uns envers les autres…Par exemple, Kitty, l’aînée des femelles, est complètement aveugle et malentendante. Parfois, elle est perdue et confuse. Ils vont juste la chercher et l’emmener là où elle doit aller » (Chicago Tribune, 11 juin. 1998). La capacité illimitée d’amour des bonobos est également évidente dans ce merveilleux récit de première main de la chercheuse sur l’espèce bonobo Vanessa Woods: « L’amour des bonobos est comme un rayon laser. Ils s’arrêtent. Ils vous regardent comme s’ils avaient attendu toute leur vie que vous marchiez dans leur jungle. Et puis ils vous aiment avec une tel dévouement et abondance que vous les aimez en retour. Vous devez les aimer en retour » |Notre Traduction] (The Guardian, 1er octobre. 2015). (Vous pouvez regarder des images exquises de la paix entretenue dans la société des bonobos filmées lors de la visite de Jeremy en 2014 avec le professeur Harry Prosen aux bonobos au Milwaukee County Zoo.)
Les conséquences de cet amour inconditionnel chez les bonobos sont apparentes dans ce rapport de chercheurs : « les bonobos ont historiquement existé dans un environnement stable et riche en sources de nourriture… et contrairement aux chimpanzés, ils ont développé une structure sociale plus cohérente » |Notre Traduction] (Takayoshi Kano & Mbangi Mulavwa, « Feeding ecology of the pygmy chimpanzees (Pan paniscus) »; The Pygmy Chimpanzee, ed. Randall Susman, 1984, p.271 of 435). Par exemple : « jusqu’à 100 bonobos à la fois de plusieurs groupes passent la nuit ensemble. Cela ne serait pas possible avec les chimpanzés car il y aurait des combats brutaux entre des groupes rivaux » |Notre Traduction] (Paul Raffaele, « Bonobos: The apes who make love, not war », Last Tribes on Earth.com, 2003; voir www.wtmsources.com/143).
Groupe de bonobos
L’image ci-dessus d’un groupe de bonobos se reposant dans une clairière herbeuse équivaut parfaitement à la description que Platon a donnée plus tôt de ce à quoi ressemblait la vie des humains à l’âge d’or de la solidarité nourricière : « Et ils habitaient nus, et principalement en plein air… et ils n’avaient pas de lits, mais se couchaient sur des canapés moelleux d’herbe ». Il est clair que nous avons une mémoire instinctive parfaite (si nous ne choisissons pas de la nier) de ce qu’était la vie avant “la chute” parce que Platon ne connaissait pas l’existence des bonobos et savait pourtant instinctivement comment était notre vie de bonobo avant “la chute”.
On peut mentionner que (comme expliqué dans l’Essai Freedom 24 et le chapitre 7 de FREEDOM et brièvement résumé dans les deux paragraphes ci-dessous) une autre conséquence du fait que nos ancêtres singes aient développé un altruisme affectueux ou un amour inconditionnel est que cette orientation vers l’amour a libéré le développement d’un esprit pleinement conscient, ce qu’une autre citation de Barbara Bell évidence : « Ils sont extrêmement intelligents… Ils comprennent quelques centaines de mots… C’est comme être avec 9 enfants de deux ans et demi toute la journée » et « Ils aiment aussi beaucoup me taquiner… Comme pendant l’entraînement, si je demanderais leur pied gauche, ils me donneraient leur droit, et riraient et riraient et riraient. »
La vidéo extraordinaire suivante du célèbre photographe animalier Joel Sartore photographiant le bonobo Kanzi, révèle à quel point les bonobos sont conscients. Notez comment, tout comme un humain de 2 ans, Kanzi aime jouer, à quel point il est heureux et excité, et aussi à quel point il se comporte bien, un comportement qui n’est plus courant chez les enfants humains d’aujourd’hui traumatisés par la condition humaine :
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(En ce qui concerne la question de savoir comment nous, les humains, sommes devenus conscients, et pourquoi les bonobos sont en bonne voie de devenir pleinement conscients, ce qui suit est un bref résumé de l’explication complète, que, comme mentionné, vous pouvez lire dans l’Essai Freedom 24 et le chapitre 7 de FREEDOM. [Et je dois mentionner que, comme la question de l’origine de la condition humaine, et de comment nous avons acquis notre nature morale, et le sens de l’existence, la question de l’origine de l’esprit pleinement conscient des humains est l’un des grands mystères scientifiques en suspens qu’une analyse véridique de la condition humaine permet enfin d’expliquer.] C’est le processus nourricier, d’endoctrinement-à-l’amour qui a permis à la conscience d’émerger, car alors que les soins prodigués par une mère à ses enfants ont permis à un comportement inconditionnellement altruiste de se développer et, au fil du temps, de devenir instinctif, cette formation à l’altruisme inconditionnel a produit un sous-produit accidentel supplémentaire, elle a produit des cerveaux entraînés à penser de manière désintéressée et donc sincèrement et donc efficacement et devenus ainsi “conscient” de la relation des événements qui se produisent à travers le temps. D’autres espèces qui ne peuvent pas développer un endoctrinement à l’amour et donc un altruisme inconditionnel ne peuvent pas penser avec vérité et donc efficacement parce que l’altruisme inconditionnel, vers lequel elles sont incapables de développer leur orientation, est le thème ou la signification véridique et intégrative de l’existence—la loi physique sur le thème du désintéressement inconditionnel de l’Entropie Négative, développant l’ordre de la matière de manière holistique, téléologique, intégrative, sous laquelle nous vivons, que nous avons personnifiée comme “Dieu”, sera brièvement expliquée dans l’Essai Freedom 23. Le fait est que vous ne pouvez pas espérer penser honnêtement et donc efficacement si vous mentez. Les espèces dont le comportement est régi par l’égoïsme génétique ont des esprits émergents qui sont, en fait, malhonnêtement orientés ; leur esprit est aliéné à la vérité. De telles espèces ne permettront pas, en fait, une pensée reconnaissant le désintéressement, véridique et donc efficace, ce qui signifie qu’elles ne pourront jamais donner un sens à l’expérience et ne deviendront donc jamais conscientes. Tout cela signifie que l’esprit humain a été aliéné de la vérité deux fois dans son histoire : premièrement, dans notre passé pré-endoctrinement-à-l’amour, comme tous les autres animaux—à l’exception maintenant des bonobos, qui ont presque achevé le processus d’endoctrinement-à-l’amour—nos cerveaux ont été empêchés de penser honnêtement ; et, deuxièmement, dans notre état actuel, où nos esprits ont été aliénés de la vérité en raison de notre terrible déni de la condition humaine.)
Toutes les descriptions de bonobos incluses précédemment (et vous pouvez en lire beaucoup plus dans le chapitre 5 de FREEDOM) fournissent des informations puissantes sur l’extraordinaire coopération, altruisme et amour des bonobos, notre plus proche parent vivant. En fait, l’image suivante montre à quel point notre espèce est similaire, en comparant le squelette de notre ancêtre australopithèque précoce (qui a vécu entre 3,9 et 3 millions d’années) avec le squelette d’un bonobo. La vérité est que nos ancêtres ressemblent beaucoup plus aux bonobos en ce qui concerne leur taille, leur bipédie, leur environnement, le manque de grandes canines et le manque de différenciation de taille entre les mâles et les femelles, que tout autre primate existant—ce qui indique que nos ancêtres ont suivi un chemin de développement similaire à celui des bonobos. La preuve est donc que c’est grâce au processus nourricier d’endoctrinement-à-l’amour que nous avons acquis notre nature morale altruiste.
Côté gauche : squelette de Bonobo. Côté droit : Australopithèque précoce.
(Dessin d’Adrienne L. Zihlman du New Scientist, 1984)
En effet, les étonnantes découvertes fossiles récentes, en particulier celles de l’Ardipithèque vieux de 4,5 millions d’années qui ont révélé ces similitudes entre nos ancêtres et les bonobos, ont conduit l’anthropologue éminent C. Owen Lovejoy à reconnaître que « nous pouvons observer que le mutualisme coopératif définissant notre espèce s’étendre bien au-delà du Pliocène le plus profond [bien au-delà de 5,3 millions d’années] » (« Reexamining Human Origins in Light of Ardipithecus ramidus », Science, 2009, Vol.326, No.5949). (On peut en lire beaucoup plus dans l’Essai Freedom 22 suivant sur les informations glanées dans les dossiers fossiles.)
Reconstruction artistique d’Ardipithecus ramidus dans son habitat naturel
il y a 4.4 millions d’années (Peinture du paléoartiste Jay H. Matternes)
Bien que les bonobos et les dossiers fossiles ne révèlent que maintenant leurs preuves corroborantes, l’explication que notre moi ou âme instinctive inconditionnellement altruiste, aimante, sociale et morale s’est développée grâce au comportement nourricier, d’“endoctrinement à l’amour” est en fait si évidente que seulement trois ans après que Darwin ne suggère lui-même que « l’impression de plaisir de la société est probablement une extension des affections parentales » (La descendance de l’homme et la sélection sexuelle, ch.3, tr J.-J. Moulinié, 1872), cette théorie fût développée par le philosophe John Fiske dans son livre de 1874, Outlines of Cosmic Philosophie: based on the Doctrine of Evolution.
Outlines of Cosmic Philosophy
John Fiske (1842-1901), à propos duquel Charles Darwin a écrit, « Je n’ai jamais lu de ma vie un exposant (et donc un penseur) aussi lucide que vous. » (1874)
La question en suspens est donc de savoir pourquoi l’explication nourricière de Fiske pour les origines de nos instincts moraux—qui a été décrite à l’époque comme étant « beaucoup plus importante » que « le principe de sélection naturelle de Darwin » [Notre Traduction] (Dorothy Ross, G. Stanley Hall: The Psychologist as Prophet, 1972, p.262 sur 482) et « l’une des plus belles contributions jamais apportées à l’évolution de l’homme » |Notre Traduction] (John Drummond, The Ascent of Man, 1894, ch. ‘The Evolution of a Mother’)—a pratiquement disparut du discours scientifique ? (Vous pouvez en savoir plus sur la théorie de Fiske dans le chapitre 6:3 de FREEDOM.)
La réponse est que cette explication nourricière a été une vérité insupportablement confrontante pour les parents qui essayent d’élever leurs enfants de manière adéquate sous la contrainte extrême de la condition humaine—un état compétitif, égoïste et agressif qui s’est développé lorsque les humains sont devenus pleinement conscients après cette période où nous avons vécu en coopération et avec amour dans l’état métaphorique du “Jardin d’Eden” d’innocence originelle. Notre insécurité actuelle quant à notre incapacité à affectionner adéquatement de nos enfants est douloureusement apparente dans cette citation de l’auteur pour enfants à succès, John Marsden: « Le plus grand crime que vous puissiez commettre dans notre société est d’être un échec en tant que parent et les parents préfèrent admettre qu’ils sont un meurtrier à la hache plutôt qu’un mauvais père ou une mauvaise mère » (Sunday Life, The Sun-Herald, 7 juil. 2002).
C’est SEULEMENT MAINTENANT que nous pouvons expliquer notre état contrarié compétitif, égoïste et agressif de la condition humaine et ainsi comprendre pourquoi la race humaine actuelle, affligée par la condition humaine, n’a pas été en mesure de prendre adéquatement soin de ses enfants ; et qu’il devient enfin sûr d’admettre que l’affection portée aux enfants est ce qui nous a rendus humains—que c’est l’affection maternelle qui nous a donné notre âme morale et qui a créé l’humanité.
Encore une fois, cette explication des instincts moraux affectueux des humains est présentée dans son intégralité dans le chapitre 5 de FREEDOM, tandis que l’explication biologique de la raison pour laquelle nous sommes devenus des victimes compétitives, égoïstes et agressives de la condition humaine lorsque notre esprit conscient s’est développé est le sujet de Vidéo/Essai Freedom 3, et est expliqué en détail au chapitre 3 de FREEDOM.
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Vous pouvez voir quelles publications ont été traduites en français en cliquant ICE.
Please Note, if you are online you can read, print, download or listen to (as a podcast) THE Interview, The Great Guilt, The Great Transformation, Sermon On The Beach or any of the following Freedom Essays by clicking on them, or you can find them all at www.humancondition.com.
INTRODUCTION TO THE EXPLANATION & RESOLUTION OF THE HUMAN CONDITION: THE Interview That Solves The Human Condition And Saves The World! | The Great Guilt that causes the Deaf Effect | The Great Transformation: How understanding the human condition actually transforms the human race | Sermon On The Beach | Freedom Essay 1 Your block to the most wonderful of all gifts | 2 The false ‘savage instincts’ excuse | 3 THE EXPLANATION of the human condition | 4 The ‘instinct vs intellect’ explanation is obvious – short | 5 The transformation of the human race | 6 Wonderfully illuminating interview | 7 Praise from Prof. Prosen | 8 “How this ends racism forever” | 9 “This is the real liberation of women” | 10 What exactly is the human condition? | 11 The difficulty of reading FREEDOM and the solution | 12 One hour summarising talk | 13 The WTM Deaf Effect Course | 14 Dishonest biology leads to human extinction | 15 How your life can immediately be transformed | 16 The Shock Of Change | THE BOOKS: 17 Commendations & WTM Centres | 18 FREEDOM chapter synopses | 19 FREEDOM’s significance by Prof. Prosen | 20 The genius of Transform Your Life | THE OTHER KEY BIOLOGICAL EXPLANATIONS: 21 How did we humans acquire our altruistic moral conscience? | 22 Fossil discoveries evidence our nurtured origins | 23 Integrative Meaning or ‘God’ | 24 How did consciousness emerge in humans? | 25 The truthful biology of life | • Survey seeking feedback | MEN & WOMEN RECONCILED: 26 Men and women reconciled | 27 Human sex and relationships explained | THE END OF RACISM: 28 The end of racism | 29 Can conflict ever end? | RESIGNATION: 30 Resignation | 31 Wordsworth’s all-revealing great poem | MORE ON THE TRANSFORMATION: 32 More on the Transformation | 33 Jeremy on how to become transformed | THE END OF POLITICS: 34 This understanding ends the polarised world of politics | 35 Death by Dogma left-wing threat | 36 Saving Western civilisation from left-wing dogma | 37 The meaning of superhero and disaster films | RELIGION DECIPHERED: 38 Noah’s Ark explained | 39 Christ explained | 40 Judgment Day finally explained | 41 Science’s scorn of religion | MEANING OF ART & CULTURE: 42 Cave paintings | 43 Ceremonial masks explained | 44 Art makes the invisible visible | • Second survey seeking feedback | 45 Prophetic songs | 46 Anne Frank’s faith in human goodness fulfilled | 47 Humour and swearing explained | 48 R.D. Laing’s fearless honesty | ABOUT BIOLOGIST JEREMY GRIFFITH: 49 Jeremy’s biography | 50 Australia’s role | 51 Sir Laurens van der Post’s fabulous vision | 52 Jeremy’s children’s book A Perfect Life | 53 The ‘instinct vs intellect’ explanation is obvious – long | 54 The accusation of hubris | DO WE FAIL OR DO WE MAKE IT? 55 Endgame for the human race | 56 Why there have been ferocious attacks on the WTM | 57 Magnificence of the Transformed State – video 1 | 58 Magnificence of the Transformed State – video 2 | MARKETING: 59 Shouldn’t the WTM’s website be toned down? | 60 The crime of ‘ships at sea’ ‘pocketing the win’ | GENERAL DISCUSSIONS BY JEREMY: 61 General Discussion by Jeremy Aug. 2018 | 62 Jeremy’s Masterpiece Presentation Feb. 2019 | HEALTH & HEALING: 63 Pseudo therapy/healing | 64 Real therapy/healing | From here on are Transformation Affirmations and More Good Info Emails
Ces essais ont été créés en 2017-2024 par Jeremy Griffith, Damon Isherwood, Fiona Cullen-Ward, Brony FitzGerald et Lee Jones du Centre WTM de Sydney. L'ensemble du tournage et du montage des vidéos a été réalisé par les membres du WTM de Sydney James Press & Tess Watson en 2017-2024. D'autres membres du Centre WTM de Sydney sont responsables de la distribution et du marketing des vidéos/essais, et de l'assistance aux abonnés. Traduit en français par Lucas Machlein et Sophie Staffaneller.